Le calendrier de l’association Repartir est ponctué, tout au long de l’année, de nombreuses réunions pour l’équipe dirigeante, qui étudie notamment chaque cas et dossier des potentiels bénéficiaires. Le calendrier, cependant, se cale plus ou moins sur les rythmes scolaires au niveau des ateliers de redynamisation. Ces derniers sont ces rendez-vous réguliers sur différents thèmes qui sont imposés aux bénéficiaires de l’épicerie sociale, afin de créer un réseau dynamique d’aide, d’entraide, de partage et de revalorisation tant utiles lorsque qu’on vit une situation difficile ou fragile. Pour ces ateliers, une petite trêve s’impose durant l’été et, à l’occasion de la fin de ce cycle, l’association invite ses membres, bénévoles, animateurs et bénéficiaires à se retrouver pour un déjeuner festif et convivial. Le rendez-vous avait été fixé ce mercredi 22 juin au Tennis-Club de Lauterbourg qui met à disposition de l’association sa cuisine et son barbecue. Un certain nombre de bénéficiaires avaient été acheminés par le minibus de l’association Mobilex.
Samedi 9 décembre, l’association Repartir a invité les bénéficiaires de son épicerie sociale et les participants à ses ateliers de dynamisation à fêter Noël.
Les bénéficiaires, du moins ceux inscrits depuis le 1er juillet à l’association, ont quasiment tous répondu à l’invitation et rejoint en début d’après-midi la salle Sicurani, annexe de la salle polyvalente de Beinheim. Le public était ainsi majoritairement composé de familles avec leurs enfants, mais aussi de retraités, ce qui, selon un bénévole de très longue date de l’association, est un phénomène nouveau et inquiétant.
Le confinement n’a pas stoppé l’épicerie sociale de l’association Repartir de Lauterbourg : si elle ne peut plus accueillir ses bénéficiaires, les bénévoles et salariés se sont mis à la livraison à domicile.
L’épicerie sociale continue à fonctionner, malgré le confinement, et s’est adaptée à vitesse grand V dès la première semaine. À présent, les trois salariés (dont deux en contrat aidés) et six bénévoles confectionnent et livrent à domicile des colis pour les bénéficiaires.
Une adaptation dès la première semaine de confinement
« Il y a eu un gros travail d’adaptation, insiste Martine Sutter, la présidente de l’association Repartir, qui gère l’épicerie sociale. On a rassemblé les adresses mail de tous les bénéficiaires, que l’on joint d’habitude par téléphone. Maintenant, ils nous envoient leur liste de courses par mail, et on prépare un colis correspondant, selon ce que nous avons reçu de la banque alimentaire, qui heureusement fonctionne encore, et des dons de Carrefour Market. » Le gros du travail concerne ensuite la livraison, sur un secteur s’étendant de Stattmatten à Soultz-sous-Forêts, Lampertsloch, jusqu’aux portes de Wissembourg, où une autre épicerie sociale est en activité.
« Une quarantaine de familles bénéficient de ces colis. À celles qui habitent Lauterbourg même, on demande de venir chercher leurs colis sur place. L’épicerie ne peut pas être adaptée pour accueillir du public dans les conditions sanitaires nécessaires, donc ils passent juste récupérer leurs commandes. »
Une réactivité appréciée
Parmi les bénévoles, qui sont bien plus nombreux que cela en temps normal, ceux qui ont plus de 70 ans aident à distance, pour le démarchage, les courriers, « et le soutien moral , sourit Martine Sutter. On a beaucoup de nouvelles demandes de personnes qui souhaiteraient être bénévoles, mais nous n’avons plus de place pour tous les accueillir. »
« La première semaine a été assez compliquée, avec un peu de tâtonnements, les dernières familles ont été livrées à 20 heures le soir », explique Martine Sutter. D’autant que l’équipe ne dispose que de deux véhicules utilitaires, dont aucun n’est frigorifique, et a dû adapter ses circuits pour livrer à temps les produits surgelés. « Mais cela s’est déjà amélioré la seconde semaine. En plus, l’équipe de Betschdorf s’est adaptée et nous mettra un véhicule supplémentaire à disposition. Nous nous sommes adaptés très très vite : même pour les masques qui nous manquaient, c’est une bénévole couturière qui nous en a confectionnés. Nous avons aussi une bonne trésorerie, qui nous permet de fonctionner comme ça. Les services sociaux en sont soulagés, ils savent qu’ils peuvent continuer à orienter les familles vers nous. Nous pouvons être fiers de cette réactivité. »